L’évaluation à mi-parcours du programme d’appui au système de sante (PASS) donne des résultats satisfaisants sur la mise en œuvre du financement base sur les résultats couplée à la gratuite ciblée des soins
Le Ministre de la Santé Publique et de la lutte contre le Sida, Dr Thaddée NDIKUMANA, a présidé la réunion de restitution du rapport de la revue de la politique du FBP-Gratuité et l’évaluation à mi-parcours du Programme d’Appui au Système de Santé (PASS), le jeudi 19 janvier 2019 dans la salle des réunions dudit Ministère.
L’évaluation a été réalisée par trois experts à savoir, Olivier Barthès, Médecin de santé publique, chef de mission, Bruno Meessen, Économiste de la santé et Odon Mulangu, Pharmacien. La présentation a été faite par le Prof Bruno Meessen. Les membres de la CT-FBP, les Partenaires Techniques et Financiers et les autres cadres du Ministère de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida, avaient répondu au rendez-vous.
Les critères d’évaluation pris en considération sont la pertinence, la cohérence, l’efficacité, l’efficience, l’impact, et la durabilité. Il est à noter que le PASS contribue à la mise en œuvre du financement basé sur la performance couplée à la gratuité ciblée des soins.
Quelques résultats clés
Mise à l’échelle nationale depuis avril 2010, la politique de Financement Basé sur les Résultats couplé à la gratuité va fêter son dixième anniversaire en 2020. L’évaluation confirme l’alignement du PASS sur la politique FBP –Gratuité du Gouvernement. Le PASS est une des réponses aux objectifs du MSPLS (orientations PNDS 2019-2023) et dispose d’une composante d’appui à la réflexion stratégique autour du FBP-Gratuité.
S’agissant de la pertinence, il a été constaté que le FBP-Gratuité reste un bon moyen d’injecter des fonds dans le système pour les populations cibles. En ce qui concerne l’efficacité, il a été noté un bon taux d’exécution pour ce qui concerne les activités purement comptables et techniques, mais une faible proactivité pour ce qui concerne l’alimentation du dialogue sectoriel sur le FBP ainsi que la recherche opérationnelle.
L’évaluation a confirmé que le FBP- Gratuité a des objectifs clairs et bien quantifiés. Très stable, la politique de FBP Gratuité est en phase avec les autres stratégies sanitaires prioritaires du pays lit –on dans les commentaires du présentateur. Il répond parfaitement aux objectifs du MSPLS.
S’agissant des effets quantitatifs et qualitatifs sur le plan social, la santé des populations et des ménages, il a été constaté desprogrès réguliers dans l’utilisation des services et la qualité des prestations surtout au niveau des CDS. Aussi, l’évaluation confirme que la barrière financière d’accès aux soins semble au moins en partie levée.
Concernant les effets quantitatifs et qualitatifs de l’action sur le système de santé, il a été relevé uneforte institutionnalisation de la politique FBP-Gratuité, une appropriation de cette politique par le MSPLS et les PTF avec un bon leadership de la CT-FBP.
Aussi, des synergies fortes entre le FBP et la Gratuité, la réactivation de mécanismes présents antérieurement rendus plus efficaces par le FBP-Gratuité, une meilleure fiabilité des données et une amorce d’une transformation managériale systémique notamment dans les FOSA sont observées. L’accessibilité physique n’est plus problématique au Burundi (nombreux CdS et hôpitaux). Les forts taux d’utilisation indiquent que les populations cibles sont couvertes (femmes enceintes et enfants <5 ans).
L’analyse relative à la durabilité a été observée sur trois aspects à savoir la durabilité institutionnelle, financière et technique.
Concernant la durabilité institutionnelle, l’évaluation conclut qu’elle est avérée car le FBP- Gratuité arrive à son dixième anniversaire. Au sujet de la durabilité financière, l’étude évoque que sur le moyen terme, et compte tenu du contexte économique du pays, un apport externe de fonds est nécessaire pour soutenir la politique de FBP-Gratuité. Un plaidoyer est nécessaire pour que le Gouvernement et les PTFS augmentent leur contribution financière en faveur du FBP-Gratuité. Il est aussi souhaitable de mettre sur pied un cadre de bon monitoring des contributions financières de chaque partenaire. Quant à la durabilité technique, l’hypothèse que le FBP-Gratuité développe les capacités managériales semble se vérifier.
L’évaluation évoque aussi les forces, faiblesses, les contraintes liées à la Politique FBP-Gratuité. Au niveau de forces, l’évaluation montre en effet la Pertinence importante de la thématique par rapport à la politique du pays, les CDS ont atteint voire dépassé les objectifs quantitatifs, une bonne appropriation de la politique FBP-G et la consolidation progressive des mécanismes FBP et développement d’une expertise interne et surtout de meilleurs autonomie des FOSA et gestion plus orthodoxe.
Concernant les faiblesses, il a été constaté ce qui suit : le tarif unitaire des indicateurs gratuité trop bas, des distorsions dans l’offre de soins et la gestion des FOSA, la complexité de la bureaucratie, le niveau de la qualité des soins encore insuffisant dans les FOSA, les tensions entre l’administration périphérique et le CPVV.
Concernant les contraintes, l’étude évoque la carte sanitaire en extension et non conforme aux besoins réels, la disponibilité du médicament incertaine. Des problèmes de Ressources Humaines en termes de quantité et de qualité. Il a été aussi soulevé le faible encadrement des BDS envers les CDS, les COSA peu fonctionnels. Le FBP communautaire est en voie de démarrage alors que la consolidation du FBP-Gratuité clinique n’est pas complètement acquise.
Quelques recommandations
L’évaluation recommande notamment de (i) continuer d’appuyer le FBP-G ; ne pas en sortir (y compris 12° FED), (ii) poursuivre et accentuer l’orientation sur la qualité (iii) faire un plaidoyer pour la mobilisation d’autres partenaires pour le FBP-Gratuité (iv) intensifier le dialogue avec la CTN (v) mieux exploiter l’information disponible (vi) mettre en place un système performant et simple de monitoring
De manière générale, la Politique du FBP Gratuité est une stratégie à soutenir car visant l’accès aux soins de santé des populations y compris les vulnérables. Les résultats de cette évaluation montrent que dix ans après la politique contribue au renforcement du système de santé jusqu’au niveau communautaire.
PAR SAKAGANWA Jean Pierre